Un lac couleur turquoise, des montagnes tout autour, du soleil… En ce samedi 04 juin, le lac d’Annecy est une carte postale à lui tout seul. Voilà un terrain de jeux parfait pour un triathlon !
Dans l’optique de se préparer au mieux pour l’Embrunman, j’avais fait le choix d’un 1 er test avec un Half « montagnard ». Au programme :
En entrée : 2000m de natation
En plat : 100km de vélo avec 2000m de D+
Et en dessert : 16km de CAP avec … 1300m de D+ et la promesse d’une ligne d’arrivée au sommet du Semnoz.
Sur papier, ça s’annonce costaud !
Arrivée à Annecy le jeudi après-midi après 7h de route, on s’installe tranquillement et puis petit plouf dans le lac. Quel bonheur de nager dans une eau turquoise avec vue sur les montagnes. On m’avait prévenu que j’allais en prendre plein les yeux et c’est déjà le cas !
Vendredi, découverte de Annecy en mode balade et puis on décide d’aller voir le sommet du Semnoz l’après-midi. En voiture la montée n’est déjà pas évidente, ça annonce une belle partie de plaisir sur la CAP pour le lendemain. Au sommet, c’est tout simplement magnifique : vue à 360 degrés sur les montagnes avec la chance d’apercevoir le Mont Blanc ! Probablement une des plus belles finishline pour un triathlon. Fin de journée, petite sortie à vélo de 30min pour tourner les jambes. Place au repos.
Samedi, jour de course ! Réveil à 5h30, le départ est à 8h30. Un Gatosport pour le p’tit déj et puis direction la zone de transition pour installer tout le matériel.
Natation :
On est +- 600 au départ sur la petite plage de sable. Deux boucles de 1000m avec sortie à l’australienne. Une première bouée après 100m, ca risque de se bousculer dans l’eau.
Départ donné, je me suis mis sur le côté gauche et ca me permet d’éviter la machine à laver jusqu’à la 1 ère bouée. Le rythme est correct mais on est obligé vers les 700m de marcher car l’eau n’est pas assez profonde pendant 40-50m, sur les cailloux c’est compliqué et ca casse le rythme. Je n’ai pas pris trop de coups et la 2 ème boucle se passe sans trop d’encombre. Le chrono sur la montre n’est pas
dingue mais je ne me formalise pas trop, déjà focus sur le vélo.
Vélo :
Transition tranquille, je prends mon temps et c’est parti pour une belle balade.
On attaque directement par un col de 10km. La vue est tout simplement magnifique sur le lac. Quel bonheur ces paysages. Il y a déjà grand soleil et la température monte assez vite : ne surtout pas oublier de s’hydrater !
L’objectif était de se mettre dans un bon tempo dans les bosses tout en en gardant un peu sous le pied pour la CAP. Le compteur affiche 260 à 270w, je garderai ce rythme-là dans les ascensions. 1 ère descente et là je comprends que je ne suis clairement pas un bon descendeur. Depuis ma chute à Namur il y a 3 ans, je ne prends plus les mêmes risques et je suis toujours sur les freins. Pas grave, ça
remonte et je continue à reprendre régulièrement quelques places. Les kilomètres défilent, les paysages sont toujours aussi beaux et la température continue de grimper : 30 degrés déjà !
Je profite du 1 er ravito au km37 pour remplir les bidons et c’est reparti. Le reste du vélo se passera de la même manière, le parcours est dur mais les jambes répondent bien.
Km 90, il ne reste plus que 10km de descente et le vélo sera terminé. J’en profite pour bien m’hydrater, reprendre un gel et essayer de tourner les jambes.
CAP :
32 degrés, plein soleil. Heureusement j’avais prévu un gilet de trail avec 2 flasques de 500ml.
Le début c’est 3 km à courir sur du macadam et puis bonjour la montée vers le Semnoz : 13km de trail pour 1300m de D+.
L’objectif était de se tester sur le départ de la CAP avec un rythme soutenu.. je tiendrai 2km à un bon rythme avant de devoir lever le pied. A partir du 4 ème km, je suis obligé de commencer à marcher.
C’est déjà dur mais on (= le gagnant de l’année passée) m’a prévenu que c’est au 11 ème km que ça devient « sérieux » ... Génial, j’ai hâte... ou pas.
Je suis surpris par plusieurs petites descentes qui me permettent de recourir un peu mais les kilomètres ne défilent vraiment pas vite. Je me fais petit à petit une raison et passe en mode « randonnée ». Le mental en prend un coup, et je me fais dépasser par plusieurs concurrents.
La chaleur est écrasante malgré les passages à l’ombre et je me fixe des objectifs intermédiaires : les ravitos ! Je teste un peu tout : chips au sel, pastèque, orange, coca, St Yorre,… J’essaye de reprendre des forces comme je peux.
11 ème km… Cela fait plusieurs kilomètres que je me demande à quoi va ressembler ce passage « compliqué » et je ne vais pas être déçu : 1,5km avec une pente moyenne de 22% ! Le genre de truc qui te met au cardio max alors que tu marches en file indienne. Il faut parfois s’aider de ses mains pour ne pas tomber. Le Semnoz c’est vraiment l’enfer !
Dernier ravito, il reste 3km. J’en ai marre mais je me force à avancer. Je demande à toutes les personnes que je croise si l’arrivée est proche… 2km... je vois enfin le sommet ! On sort de la forêt, la fin se fait à découvert au milieu des prés. Un peu de macadam, j’essaye de courir mais je sens directement les crampes arriver… Ok on oublie la course pour aujourd’hui. Il reste 300m, un dernier mur à franchir et c’est la ligne d’arrivée au sommet (1700m). Quel soulagement ! Et quelle vue !
Ca a été long, difficile mais je l’ai fait.
Cet Alpsman Half fût une belle expérience. Une natation correcte, un bon vélo et un parcours du combattant en CAP. Dommage pour les places perdues sur la dernière partie, un top 100 était possible.
Ce sport est dur mais que ce sport est beau ! Finir ce genre de triathlon est déjà une belle réussite.
Une ambiance folle avec des encouragements tout le long, une organisation au top, un endroit magnifique. Je ne peux que vous conseiller de venir sur ce tri.
Et un immense respect à ceux qui tente la version Full sur ce parcours, probablement un des plus durs en France.
Pour les amateurs de chiffres : temps global 7h20 (38min natation, 3h48 vélo, 2h46 CAP). 131 ème /600 partants
- 5443 Calories brûlées
- 4l de boisson (sans compter la tasse bue dans le Lac)
- 5 gels
- 2 pâtes de fruit
- 3 morceaux d’orange
- 2 morceaux de pastèque
- 2 verres de coca
- Des chips, des chips, des chips !
- Un coup de soleil +++ dans le cou (merci la nouvelle trifonction au col large ��)
Place à la récup.. ou presque !
Repas du soir = Mojito + pizza + burger. La tête encore un peu au sommet du Semnoz, je digère peu à peu cette aventure.
Après une bonne nuit, direction Embrun avant d’aller passer quelques jours à la côte d’Azur.
Au programme du jour : reconnaissance du Col d’Izoard en prévision de l’Embrunman !
Le lendemain de l’Alpsman ça s’annonce compliqué mais quand il faut, il faut. Hop sur le vélo et c’est parti pour 14km de montée. Finalement les jambes sont moins pires que ce que je n’imaginais, je n’avance pas très vite mais ça me permet d’admirer le paysage. 1 er passage à plus de 2000m, arrivée à la « Case déserte » et obligation de s’arrêter pour prendre des photos. Cet endroit est … lunaire !
Plus que 2km de montée mais le vent commence à souffler. Arrêt au sommet (2360m) pour une photo souvenir, obligation de mettre un coupe-vent pour la descente et je file jusque Briançon.
Retour à Embrun en voiture, les jambes ont déjà assez donné pour aujourd’hui.
Le lendemain matin, réveil à 6h et reconnaissance des 40ier kilomètres du parcours vélo d’Embrun.
Ça grimpe sec ! Mais à nouveau, les paysages sont sublimes. Le soleil est déjà là mais il fait encore frais, je ne croise personne sur les routes : un bonheur ! Je termine la sortie par la côte de Chalvet (6km à 6%), terriblement redoutée sur l’Embrunman car elle arrive après 180km... Ce sera un autre défi lors de la course.
Les 3 derniers jours ont été éprouvants, place maintenant à un peu de repos. Direction la mer, les olives et le rosé !
Embrun… rendez-vous le 15 août prochain.